Histoires de radio

Roumanie:
Radio Roumanie: Toujours fidèle aux auditeurs francophones




Toujours fidèle aux ondes courtes en complément d'Internet.



Une première expérience.
Le 22 décembre 1926, Radiotéléphonique Broadcasting Company a été formé sous la direction du professeur Dragomir Hurmuzescu et de premières En 1927, des émissions radio furent transmises par la Roumanie pour l’étranger a titre expérimental sur 280 m avec une puissance de 200W.
Les annonces étaient faites en quatre langues: roumain, français, allemand et italien et pouvaient être captées à 1000 km de distance, en Europe et au Proche-Orient.

Premières émissions officielles
En 1927, la Société Nationale de Radio est constituée.
La première émission officielle en roumain fut diffusée en novembre 1928, par un émetteur de 400 watts, sur la longueur d’onde de 401,6 mètres. Les locaux de la toute jeune Société de Diffusion Radiotéléphonique se trouvaient à la même adresse que les locaux actuels de Radio Roumanie : 60-64 de la rue du Général Berthelot, en plein centre de Bucarest.
En 1932 déjà, les émissions pouvaient être entendues aux antipodes, en Nouvelle-Zélande.

Les premières émissions en langues étrangères
Les premières informations en langues étrangères de la Société roumaine de Radio en 1932 étaient constituées d'un journal diffusé un quart d’heure avant minuit. C'étaient de brèves conférences en français et allemand.
En 1933, une émissions “Pour l’information de l’étranger” était diffusée. Tout comme les conférences que nous évoquions plus haut, ces informations étaient diffusées le mardi en français et le vendredi, puis le jeudi en allemand.
12 février 1939, début des émissions destinées à l’Amérique, un moyen de propagande visant la participation de la Roumanie à l’exposition universelle de New York.

Un partenariat dans l’intérêt de l’État roumain.
Les programmes en langues étrangères furent introduits suite à une initiative gouvernementale. Même si la Société de Radiodiffusion était une société à capitaux mixtes - 60% capitaux publics, 40% capitaux privés - les décisions importantes du Conseil d’Administration et du Comité de Direction tenaient compte des intérêts de l’État roumain. Ces émissions furent lancées pour présenter à l’étranger les réalités roumaines et une meilleure connaissance du pays à l’étranger.

Le début des ondes courtes,
La réception des émissions roumaines à l’étranger était assez laborieuse elles étaient transmises avant 1940 sur ondes moyennes et leur impact à l’étranger était limité.
La mise en service des ondes courtes en mai 1940 a permis de viser assez loin. L'émetteur était situé à Baneasa, dans le Nord de Bucarest. Il avait une puissance de 2 kW et sa longueur d'ondes était de 32,4 m.  La force de l’émetteur ne permettait pas de couvrir entièrement le territoire européen. Néanmoins, ces émissions  étaient très bien reçues dans les Balkans et au Proche-Orient, en raison du relief et de la propagation des ondes.

La radio pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale a déterminé un développement et une diversification des émissions roumaines en langues étrangères.
En plus des émissions en français, anglais, allemand et italien, surgissent des émissions en grec, en turc, en serbe, en russe et dès l’été 1941 jusqu’à l’automne 1942, en ukrainien. Pendant la guerre, les émissions en langues étrangères eurent un caractère de propagande en faveur de l’Axe et surtout de l’Allemagne, dans le sens de l’action militaire et politique de la Roumanie d’alors.

La radio Dacie romaine.
Lorsque, le 23 août 1944, la Roumanie rallia le camp des Alliés, une radio intitulée « La Dacie romaine » fut créée avant la fin de l’année. Cette radio émettait en 5 langues: français, anglais, russe, hongrois et allemand. La guerre n’était pas finie. Suite à une décision du Conseil d’administration, « La Dacie Romaine » se proposait « de lutter  pour l’inscription de la Roumanie parmi les Nations Unies, de présenter la reconstruction économique et la démocratisation du pays ».
Comme les studios de la rue du Général Berthelot avaient été détruits par un bombardement allemand, les émissions partaient provisoirement du collège Saint-Sava, se trouvant dans le voisinage. Un studio et des équipements furent alors construits et aménagés dans la salle des fêtes de ce collège.

La radio pendant « la guerre froide »
Instauré par la force des armes, le régime communiste posera indiscutablement sa marque sur la Société roumaine de Radiodiffusion. Sous le signe de la guerre froide et du rideau de fer, la propagande devint l’idée maîtresse des émissions pour l’étranger, dont l’un des rôles était sans doute la désinformation. Pourtant, les programmes contenaient aussi pas mal d’émissions culturelles, sportives et musicales.

Radio « Roumanie Libre »
En 1946, le 21 décembre, voyait le jour une nouvelle radio roumaine pour l’étranger. Son nom « La Roumanie Libre » (România Liberà). Le rapport du conseil d’administration précisait que « grâce aux émissions pour l’étranger, le monde entier a pu apprendre les efforts du peuple roumain visant la démocratie », voire le communisme!
En 1948, on transmettait de Bucarest des émissions en français, anglais, russe, serbe et allemand.

La radio roumaine pour l’étranger à la moitié du XXᵉ siècle
La première émission en langue roumaine pour l’étranger fut diffusée le 10 juillet 1950 en ondes courtes, en parallèle avec les émissions de la radio « România liberă ».
L’exil roumain était hostile au régime communiste, mais les autorités roumaines espéraient l’amadouer et le rendre, ne serait-ce que partiellement, plus proche de la nouvelle Roumanie grâce entre autres à « România liberă ».
Les deux programmes: roumain et international avaient une durée de 30 minutes.
Dans les années 50 aussi, Radio Bucarest diffusa des émissions en russe pour l’armée et les experts soviétiques qui séjournaient en Roumanie. Avec le  retrait de ceux-ci, dans la deuxième partie des années 50, ces émissions ont cessé et remplacé par des programmes réalisés à Bucarest et envoyés à Moscou qui les diffusait sur ses ondes deux fois par semaine.
Des émissions en langue yiddish était créée dans le cadre de la Rédaction des minorités nationales. Dès 1951, cette émission devint une émission pour l’étranger.
Petit à petit les émissions se sont diversifiées. Radio Bucarest recommença à émettre en italien, avec trois émissions d’une heure par jour.  Une émission roumaine pour les États-Unis voit le jour, compte tenu du fait que l’émigration roumaine la plus importante se trouvait aux États-Unis.
Le 15 décembre 1955, cette émission était diffusée en parallèle à l’émission « Glasul patriei » - la Voix de la patrie - en langue roumaine, créée en 1950.
En 1955, début des émissions en portugais et du service espagnol.
En 1956, les émissions pour la Yougoslavie et l'année suivante était constituée la section turque.
1957, Radio Bucarest diffusait en 11 langues étrangères:  français, russe, anglais,  italien, espagnol, allemand, turc, iranien, yiddish, grec et serbe.
Le 17 juillet 1957 retentissait pour la première fois sur les ondes l’annonce “Ici Radio Bucarest” en persan. Ces émissions cessèrent au printemps 2000 faute de trouver un présentateur de langue farsi.
Le 12 avril 1958, « l’émission roumaine pour les États-Unis » fusionna avec l’émission « Glasul Patriei » dont les programmes étaient aussi diversifiés: pour l’Europe Occidentale et les États-Unis.
Le service arabe commença à émettre sur nos ondes le 5 avril 1961 et connut ses heures de gloire pendant les années 60-70, au moment où la Roumanie coopérait aussi bien avec les pays arabes qu’avec Israël, contribuant ainsi au processus de paix au Proche-Orient.

Année 80, l'apogée de Radio Bucarest.
Un cahier de présentation édité par la Radiotélévision roumaine en 1982 présentait ainsi les émissions de la Radio publique roumaine pour l’étranger: par rapport à 1961, l’on enregistrait cette année-là une augmentation du nombre annuel d’heures de 8.570 à 10.807.

1989 : Radio Bucarest devient Radio Roumanie
Après la révolution roumaine de décembre 1989, Radio Bucarest est devenue Radio Roumanie Internationale.
Ce changement de nom a entraîné une profonde réorganisation de la radio qui c'est organisée en 3 sections :
“La Roumanie en direct” (In direct România) destinée au Roumains de l’étranger;
“Open Radio” axée vers les relations internationales elle a diffusé en: français, arabe, anglais, allemand, italien,  espagnol et chinois (émission créée en 1999)
“Ponts Hertziens” dont les émissions étaient produites en vue d’une meilleure communication avec les pays voisins Les émissions étaient diffusées en bulgare, hongrois, ukrainien, grec, turc, russe et serbe. Une autre nouveauté fut la création en 1991 des émissions dans le dialecte “aroumain”. Les émissions de cette chaîne ont arrêté en 2004 et la radio s'est organisée autour de deux programmes internationaux :
RRI 1 émet quotidiennement, 24 heures sur 24, des programmes en roumain ; mais aussi 3 émissions de 30 minutes dans le dialecte aroumain, ce qui fait 9.300 heures par an.
RRI 2 réalise et transmet pour être diffusés des programmes en 10 langues étrangères: français, anglais, allemand, arabe, chinois, espagnol, italien, serbe, russe, ukrainien, soit un total de 25,5 heures par jour., soit 9 300 heures par an.

Le service français
Pour ce qui est du service français, son histoire  commence après la Deuxième Guerre mondiale avec Andrée Fleury, ancien professeur de l’École française de Bucarest, que certains de nos auditeurs ont eu la chance d’écouter et qui est mort centenaire, cinq mois après avoir atteint cet âge vénérable.
Certains anciens collègues ont continué une brillante carrière au micro de radios importantes du monde: Elena Murgu sur RFI et Radio France, Alain Paruit sur Radio Free Europe.
Citons encore parmi les voix et les esprits qui ont animé ces ondes en français le rêveur Serge Levescu, le tumultueux toulousain Jean Pujol, la sympathique Béatrice Pentza, l’autoritaire Sanda Abramovici, la blonde Magdalena Militaru et l’enthousiaste Ioana Lutic.
À noter que les émissions contenaient depuis le début des textes écrits spécialement pour l’étranger et non pas des traductions de textes écrits pour l’intérieur.

RRI est toujours diffusée sur ondes courtes.
RRI a toujours manifesté beaucoup d'intérêt pour les ondes courtes : La diffusions des programmes est assurée depuis la fin du communisme par la société anonyme RADIOCOM : National Radiocommunications Company SA. C'est une société 100% roumaine, crée en 1998, à qui l'état a concédé la gestion des émetteurs.
Hélas, l'état des émetteurs pose souvent problème!

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Merci à tous !

J'ai réalisé de nombreuses photos au cours de ma carrière, d'autres m'ont été fournies par les radiodiffuseurs ou d'anciens collègues, que je remercie.
Si vous ne souhaitez pas qu'une photo soit publiée j'invite l'auteurs et la personne photographiée à me contacter par mail: michel chez fremy.be .